C'est là que du hameau sont couchés les ancêtres', Là, chacun dort serré dans son étroit cercueil.
Le souffle parfumé de l'aurore naissante, Les cris de mille oiseaux dans les airs répandus, Et du coq vigilant la trompette bruyante De ce dernier sommeil ne les réveillent plus. Non, ils ne verront plus l'active ménagère Préparer, au matin, leur modeste repas ; · Et, le soir, leurs enfans, troupe aimable et légère, Disputer leurs baisers en volant dans leurs bras.
Souvent, souvent leurs bras, dans ces fertiles plaines, Ont tracé lentement de pénibles sillons;
Souvent aussi leurs mains, de ces riches domaines Ont gaîment, dans un char, emmené les moissons.
N'allez pas, grands du monde et vous riches des villes, Dédaigner leur bonheur et leur obscurité : Leurs plaisirs étaient vrais, et leurs travaux utiles; Les annales du pauvre ont aussi leur beauté.
La pompe du pouvoir, l'orgueil de la noblesse, Frappés du même trait, ont tous le même sort; Il atteint la beauté, la grandeur, la richesse: Chaque pas vers la gloire est un pas vers la mort.
Là vous ne verrez point des tombeaux magnifiques Attester de leurs noms le néant et l'orgueil;
Where, thro' the long-drawn aisle and fretted vault, The pealing anthem swells the note of praise. Can storied urn, or animated bust,
Back to its mansion call the fleeting breath? Can honour's voice provoke the silent dust, Or flatt'ry sooth the dull cold ear of death? Perhaps in this neglected spot is laid
Some heart once pregnant with celestial fire; Hands, that the rod of empire might have sway'd, Or wak'd to ecstasy the living lyre.
But knowledge to their eyes her ample page, Rich with the spoils of time, did ne'er unroll; Chill penury repress'd their noble rage, And froze the genial current of the soul. Full many a gem of purest ray serene,›
The dark unfathom'd caves of ocean bear; Full many a flower is born to blush unseen And waste its sweetness on the desert air.
Some village-Hampden, that with dauntless breast The little tyrant of his fields withstood; Some mute inglorious Milton here may rest; Some Cromwell, guiltless of his country's blood.
Th' applause of list'ning senates to command; / The threats of pain and ruin to despise,
Le temple n'a point vu ses modestes portiques Ornés de leurs blazons et vêtus de leur deuil. A
Pourquoi ces monumens? peuvent-ils de la vie, Dans un corps qui n'est plus, ranimer les ressorts? Pourquoi ces vains honneurs? la douce flatterie Ne se fait plus entendre à l'oreille des morts.
Sous cet humble tombeau mes pieds foulent peut-être Un grand homme qui, fait pour de brillans destins, Aurait pu d'un empire, un jour, se voir le maître, Ou d'un luth immortel tirer des sons divins.
Mais l'étude, à leurs yeux, n'a point montré les pages De son livre enrichi des dépouilles du tems; La froide pauvreté comprima leurs courages, Enchaîna leurs vertus et glaça leurs talens.
O combien l'océan, dans sa cave profonde, Cache de diamans perdus pour l'univers ! Combien de belles fleurs, sans profit pour le monde, De leurs vaines odeurs parfument les déserts!
Là, peut-être, là gît un Hampden de village, Qui d'un petit tyran affranchit son hameau; Un Milton qui de Dieu n'a point chanté l'ouvrage, Un Cromwell, qui des siens ne fut pas le bourreau.
Faire, dans un sénat, tonner leur éloquence, Du malheur, de la mort öser braver les traits
To scatter plenty o'er a smiling land, And read their hist'ry in a nation's eyes, Their lot forbade: nor circumscrib'd alone Their growing virtues, but their crimes confin'd; Forbade to wade thro' flaughter to a throne, And shut the gates of mercy on mankind. The struggling pangs of conscious truth to hide, To quench the blushes of ingenuous shame, Or heap the shrine of luxury and pride With incense kindled at the muse's flame.
Far from the madding crowd's ignoble strife, Their sober wishes never learn'd to stray; Along the cool sequester'd vale of life They kept the noiseless tenor of their way.
Yet ev❜n these bones from insult to protect Some frail memorial still erected nigh, With uncouth rhymes and shapeless sculpture deck'd, Implores the passing tribute of a sigh.
Their name, their years, spelt by th' unletter'd muse, The place of fame and elegy supply;
And many a holy text around she strews, That teach the rustic moralist, to die.
For who, to dumb forgetfulness a prey, This pleasing anxious being e'er resign'd,
Sur de rians climats répandre l'abondance,
Dans les yeux des humains contempler leurs succès,
Ce ne fut point leur lot: plus heureux, des grands crimes Ils étaient loin, ainsi que des grandes vertus.
Ils ne régnèrent point à force de victimes, Et du pardon du monde ils ne sont point exclus.
Ils n'ont point du remords étouffé le murmure; Ils n'ont point comprimé de nobles sentimens; Ils n'ont point, pour flatter l'orgueil et la luxure, Au flambeau d'Apollon allumé leur encens. Dans leurs sobres desirs, étrangers à l'envic, Ils ne disputaient point un fragile laurier; Sans bruit et sans éclat, du vallon de la vie Ils suivaient doucement le modeste sentier. D'un monument grossier la simple architecture Conserve cependant encor leur souvenir; Là, quelques méchans vers, de gothique écriture, Demandent aux passans le tribut d'un soupir.
Là, leurs âges, leurs noms, simples panégyriques, Sur la pierre gravés, aux yeux viennent s'offrir; Là, des textes tirés des pseaumes, des cantiques, Aux des hameaux apprennent à mourir.
Car dans l'affreux moment où tout fuit, où tout cesse, Quel mortel peut quitter tout ce qui le charmait,
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